La conscience d'être "moi" partie 2

"50 millions de chinois, et moi et moi et moi..."
Jacques Dutronc

La conscience d'être Moi est un processus universellement partagé par chaque être humain.
La conscience d'être moi est le premier sens. Un sens exclusivement à l'écoute de lui-même et dans ce lui-même réside tout l'univers.
La conscience d'être Moi est une boucle sans origine ni fin.
La conscience d'être Moi est une fulgurance toujours renouvelée.
Cette boucle dans du réel, elle est le processus même de l'éternité, l'infini, le parfait, la vérité, dieu ou encore ce qui Est, quel que soit le nom qu'on lui donne.
Le sentiment de limite de ce qui est Moi, n'est pas la limite de la conscience d'être Moi, mais le sentiment de limite lui-même !
Ce sentiment de limite est multiforme : identité, passé, genre, croyance, jugement, certitude, valeurs, savoir, expériences, classe sociale, nationalité, etc... Ce sentiment de limite est nourri de toutes ces identifications absurdes. Pour autant, le sentiment de limite n'est pas la limite elle-même.
La valeur morale ou affective que l'on lie avec une identification n'est que l'indice de notre propre conditionnement à son égard.
La conscience d'être Moi est unique spatialement, temporellement. Elle est elle-même à la fois cet espace et ce temps.
La conscience d'être Moi est la même ici est maintenant, partout et tout le temps, la vôtre, la nôtre, la mienne, la tienne, la leur... La conscience d'être Moi est Une.
Elle est le centre autour du quel révolutionne notre humanité.
La densité ou la présence de ce sens est telle qu'il est toujours le centre de toute expérience, de tout instant, il est l'essence même du présent. La vie se courbe à son passage comme la lumière proche d'un trou noir.
N'ayant ni origine ni fin, la conscience d'être Moi est liberté.
Ainsi se délester du sentiment de limite du Moi, prendre conscience que ce sentiment n'est que du décor, c'est se libérer de toute origine et de toute finalité.
De ce silence, de ce vide, émerge une vie qui cesse d'être menée par la frénésie puérile de la réaction, pour devenir pure création.
Le rapport authentique à l'Autre n'est possible qu'au prix de ce dénuement.